lundi 25 mars 2013

La série télé, un huitième art

 

Il faut se l'avouer: ma génération n'a plus le temps de se poser deux heures devant la télé ou de laisser le temps à une intrigue de s'y développer, hormis lors d'une sortie au cinéma. Chez soi, on veut des histoires qui bougent, mais qui prennent tout autant le temps de se construire, c'est pour cela que les séries connaissent aujourd'hui un grand succès. Les médias ne s'y trompent pas, la télé non plus, on en parle même autour de la machine à café: la série est un succès.

Pire, elle reflète un mode de vie: les formats sont adaptés à de petit moments télévisuels (23 ou 42 minutes) et les amateurs du genre s'organisent des soirées-séries où ils regardent les épisodes téléchargés dès le lendemain de leur diffusion aux États-Unis, car désormais, avec un sous-titrage réactif, la barrière de la langue n'en est plus une.

Mieux, avec des concepts d'histoires bouclées à chaque épisode, en gardant tout un arc narratif pendant une saison, les séries s'assurent une fidélisation du public. Les moyens financiers y sont de plus en plus important, au point qu'elles sont désormais des concurrentes directes au cinéma. Les scénarios, bien ficelés, n'ont rien à lui envier. La série est un art à part entière. Le cinéma ne s'y trompe pas, en portant quelquefois ce format au grand écran sous forme de reboot: l'agence tout risque en a fait les frais... Et en y réfléchissant bien, les films Twilight, par exemple, sont en fait une série de cinq épisodes un peu (trop) longs?

La série est donc un genre moderne, créatif, réactif, qui plait parce qu'adapté au rythme de vie de notre génération. Lassés de voir les rediffusions de vieux films à la télé, nous préférerons aller au cinéma de temps en temps, et passer le reste de notre activité télévisuelle à regarder des formats plus courts, avec le choix vaste que propose le téléchargement +24, avec ses inédits, à notre rythme. Pour preuve, la piètre qualité des programmes de variétés qui, désormais, font office de réchauffé, et la peine des grandes chaines à se moderniser... et leur facilité à s'en plaindre !

4 commentaires:

  1. Parfaitement! Ce billet, c'est ma vie (télé uniquement hein)

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    1. Et la mienne ! (sauf que je suis addict !)

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  2. Elles sont quand même plombées par une "bible" aliénante qui interdit toute digression des personnages et toute évolution ; d'où l'impression de manger tout le temps la même chose à chaque épisode, le gavage en somme. Je laisse généralement tomber au bout de 4, 5 épisodes, sauf exception.

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    1. C'est vrai, le cahier des charges du showrunner oblige le scénario a rester dans des limites certaines. Ce dont tu parles est valable pour les grandes séries, comme CSI, ou Grey's Anatomy. C'est toujours un peu la même chose... En revanche, certaines séries, feuilletonnantes, apportent une véritable évolution du personnage ou du contexte, comme Heroes (saison 1) Dexter, ou Breaking Bad. Le souci, c'est que le public aime quand l'intrigue se boucle au bout de 45 minutes, pour ne regarder qu'un épisode par-ci par là sans forcément suivre réellement l'arc de la saison, au détriment d'une approche plus profonde des contextes ou des consciences des personnages, favorisant le cliffangher et la fidélisation.
      Il reste quand même des pépites, comme 24, où le Jack Bauer bien cadré finit comme un véritable tortionnaire, et dépasse des limites parfois imposées par un cadrage trop rigide. Il y en a d'autres mais là, à la volée, difficile d'en citer.
      Enfin, reste la censure des dialogues qui empêche presque le personnage d'être naturel, de dire merde ou putain autant de fois que nécessaire, et qui dénature parfois le show... mais ça, c'est partout, alors que ça ne choque plus personne... Va comprendre. Puritanisme, quand tu nous tiens...

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